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Compétition d’un jour ou événement d’envergure… Quand les moments s’inscrivent!

Temps de lecture : 5 minutes
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Par Laurier Thériault

Le 9 juillet 2015, après quelques mois de préparatifs et d’innombrables pourparlers avec les autorités municipales, le boulevard René-Lévesque était le décor de cérémonies grandioses à l’occasion de l’inauguration officielle de la Maison olympique du Canada à Montréal. Dans la foule bigarrée, quelques habits olympiques témoignaient de souvenirs mémorables. D’anciens bénévoles aux JO de 1976 étaient encore fiers d’entrer dans leurs habits tout à fait à la mode des années 1970. D’autres avaient les couleurs des Jeux de Calgary 1988 ou encore de Vancouver 2010 pendant que certains, plus privilégiés, arboraient plutôt les pièces de vêtement d’autres Jeux. Ils ont fait partie de l’une ou l’autre des équipes de mission ou encore ont suivi de plus près l’un ou l’autre des athlètes lors d’un de ces rendez-vous quatriennaux. La marque olympique est forte, elle marque!

Quelques années plus tard, l’alarme tire du lit, il fait encore nuit. La douche, un café et un sandwich pris en route et vite on se retrouve aux premières heures de la journée alors que la ville ne prendra vie que dans quelques heures. Les affiches installées annoncent un grand rendez-vous et par où y accéder. Ne restent à finaliser que les tous derniers préparatifs.

Suivant presque le même chemin, les officiels, les autres bénévoles et toutes celles ou ceux qui prendront part à ce grand ballet sportif des prochaines heures ont aussi enclenché leur scénario du grand jour. C’est un rendez-vous qui s’est inscrit au calendrier de tout ce monde et il en est de même pour les spectatrices et spectateurs, parents et amis. De plus en plus de gens se rassemblent et contribuent au rendez-vous collectif. Il y a promesse et anticipation dans l’air, ça se ressent. L’ambiance prend naissance, une clameur s’installe peu à peu. La compétition est lancée. La compétition devient alors un événement, l’instant devient maintenant.

Dans quelques jours à peine, pourtant, les rues vont être rouvertes aux autos, la ville et ses amphithéâtres vont redevenir plus accessibles, gardant tout au plus un certain affichage témoignage des exploits olympiques réalisés dans ce décor. A Montréal, quand j’ai besoin de réfléchir, il n’est pas rare que je vais m’installer dans les gradins du Complexe Claude-Robillard, un autre site olympique. Le son du système d’éclairage prend beaucoup de place quand l’espace est vide mais je n’ai pas de difficulté à entendre à nouveau la clameur, les sons ambiants qui font d’une compétition, un événement et d’un événement, un moment spécial. Quand Alexandre Bilodeau a remporté sa médaille d’or à Vancouver, la toute première médaille d’or canadienne en sol canadien, c’est tout Vancouver qui a vibré. Je me souviens parfaitement où j’étais à cet instant précis. Quelques jours plus tard, quand Sydney Crosby a marqué pour nous procurer la médaille d’or en hockey sur glace, c’est tout un pays qui s’est figé dans le temps.

Le premier blanchissage de Nathaniel, sept ans, à son tout premier tournoi. Le but de la tête de la petite Margaux, en finale régionale. Tous des moments marquant à leur façon pour quelqu’un. Bien entendu, il y a les matchs réguliers durant la saison mais il y a aussi les tournois, les finales, les plus grands événements. C’est spécial quand une compétition devient un événement et qu’un événement devient un moment. La vie est faite pour vivre des moments spéciaux. Notre histoire collective s’écrit de moments spéciaux, le plus souvent possible des moments sportifs s’il vous plait!

Pendant encore longtemps, on verra les couleurs typiques des bénévoles et du personnel du comité organisateur des Jeux de Paris 2024. C’est une fratrie, une démonstration éloquente d’un besoin d’association, d’affiliation à des moments à la fois individuels et collectifs.